Le commerce équitable, levier du développement durable.

Les liens entre le concept de commerce équitable et celui de développement durable sont très ténus.

Au niveau de la temporalité, les deux concepts sont apparus grosso modo à la seconde moitié du XXème siècle, bien qu’il eût fallu attendre le XXIème siècle pour que les 10 principes du commerce équitable ainsi que les 17 objectifs de développement durable soient établis.

Les deux concepts ont en commun l'interrelation des dimensions économique, sociale et environnementale.

Le 25 septembre 2018, 3 ans jour pour jour aprés l'adoption des Objectifs du Développement Durable, plusieurs centaines d'organisations à travers le monde se sont unies pour lancer la Charte Internationale du Commerce Equitable qui établit les valeurs fondamentales du commerce équitable et définit une vision commune pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) :

"Le mouvement du commerce équitable partage la vision des ODD quant à un monde durable dans lequel les gens peuvent échapper à la pauvreté et profiter d’un travail décent sans nuire aux écosystèmes essentiels à la planète et à ses ressources, et dans lequel les femmes et les filles ont les mêmes droits et chances que les hommes. Le mouvement du commerce équitable reconnait depuis longtemps l’importance d’accroître la prise de conscience des consommateurs quant à l’impact de leurs décisions d’achat, et salue de ce fait l’intégration de la consommation responsable dans les objectifs de durabilité. En conséquence, le mouvement du commerce équitable cherche à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements, les organisations de la société civile et le secteur privé pour réaliser les objectifs de développement durable. » - [Charte internationale du commerce équitable]

Comparaison avec le label Fairtrade

Le label Fairtrade dont les produits labellisés représentent plus de la moitié des produits équitables vendus en Belgique a mis en avant les différents ODD qui sont liés à son cahier des charges. Cette synthèse est présentée ci-dessous.

Le label reprend l’application d’un prix minimum qui constitue un filet de sécurité dans le cas où le cours du marché mondial atteindrait des niveaux trop bas. Ce mécanisme permet de lutter contre la pauvreté auxquels de nombreux agriculteurs doivent faire face parfois de manière extrême.

En plus du prix minimum et de la prime sociale et environnementale, Fairtrade fournit une assistance technique aux agriculteurs, permettant à ceux-ci de se développer et d’être plus à même de nourrir la population et de subvenir à leurs besoins.

Le cahier des charges du label impose une non-discrimination sur base du genre ainsi que des droits pour les femmes enceintes ou qui allaitent.

Le travailleur est protégé à travers l’imposition de normes de sécurité, des contrats respectant les normes de l’OIT et la liberté d’association notamment.

Les profils de travailleurs souvent sujets à la discrimination dans le marché traditionnel, tels que les femmes, les réfugiés ou les jeunes sont protégés par des règles. Ils reçoivent notamment des formations techniques et des rémunérations équivalentes aux autres travailleurs.

Fairtrade inclut des clauses sociales et environnementales telles que la lutte contre le travail des enfants et l’interdiction d’OGM et autres produits toxiques.

Fairtrade promeut une agriculture résiliente en encourageant notamment la protection de la biodiversité, l’utilisation d’eau de pluie ou de l’énergie renouvelable.

Le CA de Fairtrade International est composé d’au moins 50% de producteurs. Le système de gouvernance auquel doivent répondre les coopératives de producteurs est basé sur la transparence et la démocratie représentative.

Fairtrade est basé sur un système de réseau répandu dans de nombreux pays. Outre son réseau de producteurs, Fairtrade mène des actions de sensibilisation à travers les communes (Fairtrade towns) ou les écoles (Fairtrade schools).

La prime Fairtrade est essentiellement consacrée à des projets tels que la construction de dispensaires, d’écoles ou la transition vers l’agriculture biologique.